Le projet Ambatomiharavavy 2016 est enfin terminé !

Ce projet, qui combinait des prêts pour acheter des zébus et des prêts pour acheter des poulets gasy, en fonction des souhaits des bénéficiaires, s’est enfin clôturé sur le terrain.

Le projet a pris beaucoup de retard car certains bénéficiaires refusaient ou n’arrivaient pas à rembourser l’intégralité de leur prêt. Or, pour éviter un mauvais précédent, Zebunet et son partenaire de terrain, Fiavotra Mada, ont préféré attendre que tout le monde ait remboursé son prêt avant de relancer un nouveau projet dans la localité.

Lors de notre séjour à Madagascar en avril, nous avions rencontré une partie des bénéficiaires qui avaient du retard, environ la moitié des familles impliquées dans le projet. Ils s’étaient engagés à tout rembourser, expliquant le retard par des pertes importantes au niveau des poulets – il semblerait qu’une mystérieuse maladie ait touché les élevages de la zone pendant l’hiver – et des difficultés à réunir l’argent pour les propriétaires de zébus.

Nous leur avons donc accordé un nouveau délai, qui a été respecté par la plupart des individus. Les quelques récalcitrants, grâce au travail de fond de notre partenaire, ont finalement respecté leur parole. Les membres du groupement à la base qui gèrent le projet dans localité ont quand même dû suivre à la trace un bénéficiaire qui refusait de payer malgré des ressources et avait déménagé plus loin, sans laisser d’adresse.

Au niveau des zébus, les résultats sont satisfaisants, sans être exceptionnels. Deux zébutes ont donné naissances à deux veaux durant le projet, mais deux autres vaches se sont révélées stériles malheureusement. Une des bénéficiaires a préféré revendre sa vache pour se lancer dans une nouvelle activité. Les autres zébutes ont eu un veau, certaines sont de nouveau en gestation. Enfin, l’une des zébutes est décédée suite à une maladie, mais elle avait déjà un veau, dont la famille s’occupe encore aujourd’hui. Sauf pour la personne qui s’est reconvertie, tous les éleveurs ont au moins un animal dans leur étable à la fin du projet.

Au niveau des poulets, les éleveurs ont rencontrés plus de difficultés. Des maladies qui n’ont pu être gérées ont beaucoup ralenti l’activité, car les poussins décédaient avant d’atteindre l’âge d’être vendus. Cela obligeait les familles à relancer un cycle de ponte et de croissance pour pouvoir rembourser Zebunet et dégager un bénéfice. Par ailleurs, les éleveurs de poulets nous ont rapporté que la nourriture destinée aux poussins était très chères, trop chère par rapport à leurs revenus, ce qu’ils avaient mal anticipé. Cela explique peut-être aussi les décès de certains poussins, pas assez bien nourris pour être en pleine forme les premières semaines de leur vie.

Du fait de la longue durée du projet, nos chiffres de ventes sont très approximatifs et partiels pour de nombreuses familles. Certains bénéficiaires ont par ailleurs déménagé, rendant plus compliqué un suivi régulier des élevages par la technicienne de l’association. Nous n’allons donc pas nous avancer sur des chiffres moyens de vente, qui ne font pas vraiment sens.

Toutefois, d’après les comptes-rendus envoyés par la technicienne, une large partie des bénéficiaires ont changé d’activité après le remboursement du prêt, tout en gardant parfois quelques poules pour leur consommation personnelle d’œufs et de viande. Certains se sont aussi tournés vers l’élevage de poulets de chair, achetés à 1 jour et revendus au bout de 45 jours avec un bon bénéfice. Le poulailler construit dans le cadre de notre projet est donc toujours bien utile !

Au regard de ces difficultés, d’autres femmes ont fait preuve d’initiative et ont trouvé une solution innovante qui marche : faire couver aux poules des œufs de cannetons fécondés achetés au marché !  Les cannetons sont plus résistants, dès leur naissance. Ils peuvent être nourris avec du riz, bien moins cher que la provende nécessaire aux poussins, ce qui augmente les chances de réussite et réduit les coûts induits par l’élevage. Et les poulettes n’y voient que du feu !

Face à cette réussite, et parce que nous souhaitons continuer à promouvoir l’élevage de poulets gasy locaux plutôt que d’espèces exogènes, nous partons sur cette solution pour notre prochain projet avec Fiavotra Mada. Les prochains bénéficiaires achèteront quelques poules gasy, un coq (pour leur donner envie de couver) et un premier lot d’œufs de canes. D’ici quelques mois, on vous proposera donc des PEPCC, des Plans Epargne « Poules Couvant des Canards », original, non ?

adoanhuu|mercredi, janvier 22nd, 2020